mercredi 3 février 2010

Drôle de monde...

Alors que Mickaël va recevoir, le 8 février, son nouvel appartement enfin fini de construire, réalisation d'un projet de 2 ans, un investissement financier non négligeable dans une vie, un virage important, alors qu'il a tout pour être heureux, le voilà pris d'angoisses, de doutes et de stress.

Normal, lui diront les amis qui ont déjà expérimentés cet état et ceux qui se disent qu'en effet, c'est un cap à passer, même si on ne l'y a pas poussé...

Alors que Mickaël bénéficie de facilités pour beaucoup de choses, que sa carrière professionnelles prend des tournures qui le ravissent, qu'il a récemment été déçu par des comportements de gens qu'il qualifiait "d'amis" mais au même moment, qu'il a rencontré des gens sincères et spontanés comme il les aime et que les voyages (pas les escales du steward mais les vacances) sont courants dans sa vie, le voilà pris de honte et de gêne, voire d'une sorte de culpabilité.

Bizarre, lui diront les vrais amis et ceux qui le connaissent parce que Mickaël est (selon lui, modestement) entier, honnête et reconnaissant, en tout cas pas égoïste ni avare en amitié, compliments, sentiments...

Mickaël avoue se sentir parfois perdu dans ses ressentiments et, même s'il n'oublie jamais le privilégié qu'il est, avoue aussi perdre un peu la notion des réalités.

Hier matin, vers 7 heures du matin, de retour de Hong-Kong et de Macau, ville du jeux et des casinos, en arrivant chez lui, Mickaël surprend un couple qui fouillait les poubelles sorties avant le passage du camion. Avant le sentiment de surprise, Mickaël, fatigué par sa nuit blanche mais ravi de son escale, pense d'abord à mal en assistant impuissant à cette scène. Puis vient un sentiment de gêne et de honte de cette première réaction. Vient ensuite l'ignorance, en rentrant à la maison et en pensant déjà à sa douche chaude et le lit douillet qui l'attendent.

Ce matin, Mickaël se rend au Monoprix pas loin de chez lui. Il a des achats à faire pour recevoir convenablement une amie à diner ce soir. Devant le magasin attendent les poubelles, entourées de 3 personnes qui les vident doucement à la recherche, très probablement, de choses à manger ou d'objets auxquels offrir une nouvelle vie.
Mickaël entre dans le magasin, pensant déjà au menu qu'il aimerait offrir, n'oubliant pas les amuses-bouche pour accompagner le champagne de l'apéritif.

Puis ce midi, Mickaël découvre, dans un reportage à la télé, l'existence et le fonctionnement du Crédit Municipal, appelé Mont de Piété ou Chez ma tante. Un organisme de prêt sur gage, qui avec la crise a vu sa fréquentation augmenter de 20%, dans lequel les gens déposent leurs biens contre un prêt en argent liquide, juste pour terminer un mois difficile ou manger, tout simplement.

Vous vous direz peut-être: " c'est seulement maintenant qu'il se réveille lui???"
Non, bien entendu. Juste que ces 3 expériences, coup sur coup, en l'espace de moins de 30 heures, arrivent dans le visage de Mickaël à un moment où l'argent n'a pas la même valeur qu'avant, où le confort n'a pas le même goût qu'avant.

Mickaël n'oublie pas d'où il vient, ne renie pas ce qu'il est devenu et n'a pas honte de sa réussite.

Mickaël n'attend pas de réaction de soutien ou d'aide. Il n'en a pas besoin.

Mickaël a juste besoin de remettre parfois les pieds sur terre et de ne pas oublier le monde qui l'entoure.

Merci de m'avoir lu jusque là...




Clarika - Bien Mérité